oct. 2002
Pour mes enfants, neveux et nièces SCHOMBOURGER,
SCHIPFER et CORLU
Quelques notes sur vos
grands-parents communs :
Lucien SCHOMBOURGER (Paris 1881- Belfort 1938),
Thérèse RABUT (Caen 1890 – Beaumont sur Oise 1973), mariés à Paris 5ème en
1916.
Lucien SCHOMBOURGER était le
3ème d’une famille de 6 enfants, précédé d’un frère mort né –
en 1879, non déclaré à l’Etat Civil (Lucien Henri). C’est la l’origine de
son prénom principal, conformément aux
désirs de ses parents. C’était un garçon de santé fragile (il fut réformé au
service militaire et ne participa pas à la guerre de 1914-1918, contrairement à
son frère aîné tué au front en 1918 (Georges, dans la Somme)).
Brillant dans ses études au
lycée Chaptal, il entra à l ‘Ecole Supérieure d’Electricité dont il sortit
dans les 1er rangs le 28/07/1906.
D’une grande sensibilité
affective, il avait le sens du social. Il s’intéressa de bonne heure à la
philosophie. S’étant détourné un temps de la pratique religieuse (à l’instar
probablement de son père Alexandre, libre penseur, très attiré par les
philosophes du 18ème siècle), il y revint peu avant son mariage. Il
était politiquement loin des extrémistes marxistes aussi bien que fascistes. Il
fut l’un des premiers syndicalistes cadres chrétiens dès 1936 et serait
probablement entré dans la Résistance, s’il n’était pas décédé avant la guerre
de 1939-1945. Il était très proche de ses enfants à qui il inculqua le meilleur
de lui-même (qui aime bien, châtie bien !) Il n’était en rien
laxiste : il aurait contrarié la vocation médicale de son aîné Michel, le
voyant d’avantage dans une carrière d’ingénieur des T.P. (à l’instar de son
beau-père Charles RABUT).
Nous l’avons toujours connu
plein de tendresse pour son épouse. C’était un ménage très uni et attachant.
J ‘ai personnellement
été très affecté par son décès en 1938 (je n’avais pas encore 12 ans). Ce fut
une grande perte pour moi. J’avais un véritable culte pour lui ; il
m’avait appris tellement de choses, sur la Nature notamment, lorsque l’on
partait ensemble le matin, lui pour son usine, moi pour le collège, en longeant
un grand parc, une rivière le bordant.
Dans son travail, il était
très apprécié tant de ses collaborateurs directs que des employés et ouvriers
de l’entreprise (l’ALSTHOM à St Ouen, puis Belfort).
Thérèse RABUT était dans sa jeunesse très vivante et animée, comme
sa sœur jumelle Marie. Elle avait un grand sens de la famille avec ses frères
et sœurs. Par ailleurs elle chérissait sa mère, qu’elle admirait. Elle
cultivait fort l’amitié autour d’elle et s’avérait très fidèle sur ce plan avec
ceux qu’elle approchait. Elle était cultivée et aimait fort la musique, comme
son père Charles.
Elle sut se dévouer
totalement pour ses enfants, notamment
durant son long veuvage (35 ans) et parfois dans des situations
difficiles auxquelles n’avait pas été préparée initialement.
Son mariage avait été
préparé et facilité par un prêtre, précédemment veuf de son épouse, qui lui
présenta votre grand-père célibataire de 35 ans. Elle avait alors 26 ans.
De santé facile, elle aussi,
elle vécut pourtant jusqu’à près de 84 ans, bien que diminué physiquement. Elle
s’inquiétait alors de ses 9 petits enfants, qu’elle affectionnait
particulièrement.
François SCHOMBOURGER