|-----HAUTEFEUILLE, Etienne (1188-8.1.B5.B7)  |-----HAUTEFEUILLE, Louis (1188-8.1.B5.B7.4)  |-----PAYEN, Marie 
HAUTEFEUILLE, Paul Gabriel (1188-8.1.B5.B7.4.1)
|-----HUREAU, Gabrielle 
| Naissance: 2 décembre 1836 à Étampes, 91223, Essonne, Île-de-France, France Décès: 8 décembre 1902 Profession: Minéralogiste Note PAUL-GABRIEL HAUTEFEUILLE Élu Membre de l'Académie des sciences le 14 janvier 1895 (section de minéralogie) Paul-Gabriel Hautefeuille est né à Étampes, où sa famille compte encore, ainsi que dans les environs de nombreux représentants, le 2 décembre 1836, dans une maison de la rue Saint-Jacques, 81, où était située l'étude de son père Louis-François-Napoléon Hautefeuille, notaire en cette ville de 1832 à 1845. Ce dernier quitta alors son étude, appelé à Paris pour diriger le service du contentieux des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, où il mourut le 4 juin 1882, âgé de 76 ans. Paul Hautefeuille fit ses premières études au collège de sa ville natale, puis au lycée Condorcet, à Paris. Il se prépara ensuite chez un professeur particulier à l'École centrale où il fut reçu, en 1855, à l'âge de 18 ans. A l'Ecole centrale des Arts et Manufactures, il sut conquérir les premiers rangs. Il fut classé troisième à sa sortie en 1858, avec le diplôme de premier ingénieur-chimiste. [p.14] Le savant Dumas, dit M. Gernez, avait pressenti ses aptitudes étant président du conseil d'administration de l'école, et le signala à son élève et ami Henri Sainte-Claire-Deville (1). Il ne quitta pas l'Ecole centrale à la fin de ses études. De 1865 à 1876, il y fut successivement répétiteur de mécanique, puis de chimie industrielle, ensuite chargé d'un cours de métallurgie et devint en 1895 membre du conseil de perfectionnement de cet établissement. Il entra ensuite au laboratoire de l'École normale où il resta pendant 23 ans. En 1865, il se fit recevoir docteur en médecine, après avoir soutenu brillamment une thèse ±sur les résines», (in 4° de 24 p.). La même année, il est reçu docteur ès-sciences physiques en soutenant une thèse de chimie minéralogique intitulée: ±Étude sur la reproduction des métaux titanifères», (1865, in-4°). Pendant neuf années, de 1876 à 1885, il est maître de conférences de minéralogie à l'École normale supérieure, puis directeur-adjoint du laboratoire de chimie. En 1885, il est nommé professeur de minéralogie à la Faculté des sciences de Paris, puis directeur du laboratoire de chimie à l'École des Hautes-Etudes. Dès le 6 février 1882, il obtint de l'Institut la plus haute récompense pour la chimie, [p.15] c'est-à-dire le prix La Caze d'une valeur de dix mille francs, et cela à l'unanimité des membres de la Commission. Le rapport déclare que c'est pour des travaux sur la combinaison de l'hydrogène avec les métaux alcalins, pour la reproduction des minéraux, notamment du quartz par voie sèche et pour ses recherches sur l'ozone. En 1881, Paul Hautefeuille était présenté en seconde ligne pour la place laissée vacante à l'Académie des sciences par le décès du minéralogiste Delesse; en 1882, pour succéder à son maître et ami H. Sainte-Claire-Deville; et en 1890, pour remplacer Edmond Hébert. Enfin, en 1895, dans la séance du 14 janvier, il est élu membre de la section de minéralogie de l'Académie des sciences, en remplacement du savant Mallard, par 38 suffrages sur 58 votants. Devenu académicien, il devint à son tour juge des savants qui concoururent pour les prix distribués annuellement par cette compagnie, car il fit partie des commissions des prix La Caze, Delesse, Houllevigne et Vaillant. Il a formé de nombreux disciples, des savants distingués. C'est un des savants qui ont le plus travaillé pour la reproduction des minéraux par des procédés de laboratoire, notamment pour la production du quartz, de la tridymite, de l'alumine, de la leucite, du zircon, du silicium, du béryl, du mica, du rutile, de l'anatase, des phosphates, de l'émeraude verte et de tant d'autres. Il réussit le premier avec M. J. Chappuis à liquéfier l'ozone dont la coloration est d'un beau bleu azur. En faisant varier les milieux dans lesquels les corps dissous se combinent, il arrivait à varier également la forme des [p.16] cristaux, ayant souvent la patience de chauffer des creusets pendant plusieurs mois à des températures variantentre 600 à 1000 degrés. En 1871 et en 1881 il fit de savantes recherches sur l'analyse spectrale à laquelle on doit tant de grandes découvertes. En 1881, avec M. Cailletet, il s'occupa de la liquéfaction des gaz et des mélanges gazeux. Son triomphe, selon l'heureuse expression du président de l'Académie des sciences, fut la présentation qu'il fit à l'Exposition de 1900, d'une nombreuse série de cristaux et de pierres rares qu'il avait réussi à faire sortir de ses fourneaux. Le savant minéralogiste était officier de la Légion d'honneur, directeur du laboratoire de minéralogie à la Sorbonne, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, membre de plusieurs sociétés savantes, notamment de la société minéralogique, de la société chimique et de la société royale de Bruxelles. Il est décédé subitement à Paris le 8 décembre 1902, en pleine santé. Il avait assisté à la séance de l'Académie le 1er décembre. Ses obsèques eurent lieu à l'église Saint-Sulpice le mercredi 10 décembre, au milieu d'une grande affluence de savants, parents et amis. Sa modestie a demandé qu'on ne lui rendit pas les honneurs militaires et qu'on ne fit pas de discours sur sa tombe au cimetière du Père-Lachaise. Il a publié à part trois volumes. En outre, il a publié plus de cent vingt mémoires, soit seul, soit en collaboration, qui ont été insérés dans les Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, de 1863 à 1894, dans les Annales des Mines, dans les Annales [p. 17] de Chimie et de Physique, dans le Bulletin de la Société Chimique, dans les Annales de l'Ecole Normale Supérieure et dans le Bulletin de la Société Philomatique de Paris. Il a publié seul environ 30 mémoires. Un a été fait en collaboration avec M. Henri Sainte-Claire Deville; 31, avec M. Troost; 3 avec M. Cailletet; 13 avec M. Chappuis; 9 avec M. Margottet, 15 avec M. Perret et un avec M. Péan-de-Saint-Gilles. Source: Source n° 83
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